Le cannabis médical : une prescription controversée en France
Le débat autour du cannabis médical continue de susciter de vifs échanges en France. D’un côté, les partisans soutiennent ses bienfaits pour soulager certaines pathologies. De l’autre, les réticents s’inquiètent des possibles abus et conséquences sur la santé publique. Mais comment se fait la prescription du cannabis médical en France et quelles en sont les conditions ? Faisons le point.
Le cadre légal de la prescription
En France, l’utilisation et la prescription du cannabis à des fins thérapeutiques sont très encadrées. Le cannabis, sous toutes ses formes, est inscrit sur la liste des stupéfiants et est donc strictement réglementé par la loi. Les médecins ne peuvent en aucun cas le prescrire librement.
Cependant, en 2013, le comité scientifique spécialisé temporaire sur les produits à finalité thérapeutique à base de cannabis a été créé pour étudier l’intérêt thérapeutique de cette substance. Cette étude a abouti à la mise en place d’un programme expérimental de prescription de cannabis médical en 2018.
Ce programme a été ouvert dans le cadre de pathologies très spécifiques et pour des patients en échec thérapeutique avec tous les autres traitements disponibles. Il concerne notamment les douleurs neuropathiques, la sclérose en plaques, les nausées et vomissements induits par la chimiothérapie, ou encore la spasticité associée à la sclérose en plaques ou à la paraplégie.
Comment se déroule la prescription ?
La prescription de cannabis médical se fait selon certaines conditions bien précises. Le médecin prescripteur doit obtenir une autorisation spéciale délivrée par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et le médicament doit être délivré par une pharmacie hospitalière.
La posologie et la durée du traitement sont également strictement encadrées. Le médecin doit établir un protocole personnalisé pour chaque patient et en assurer le suivi régulier. Le patient doit également bénéficier d’une information spécifique sur les risques et effets secondaires de ce traitement.
Le débat autour du cannabis médical en France
Si la mise en place du programme de prescription de cannabis médical a été une avancée pour certains patients, il n’en reste pas moins que la polémique persiste. Les réticences se portent notamment sur les risques liés à cette substance, surtout chez les jeunes.
En effet, le cannabis médical contient toujours du tétrahydrocannabinol (THC), principal psychoactif de cette plante, et peut donc avoir des effets euphorisants et/ou addictifs. De plus, son utilisation à des fins thérapeutiques pourrait banaliser sa consommation et entraîner une augmentation de l’usage récréatif.
Quel avenir pour le cannabis médical en France ?
Actuellement, le programme de prescription de cannabis médical est limité dans le temps et devrait prendre fin en 2021. Cependant, l’ANSM a annoncé une possible évolution de la législation concernant le cannabis médical. En effet, des études sont en cours pour évaluer l’efficacité du cannabis dans le traitement de nouvelles pathologies, telles que l’épilepsie ou la maladie de Parkinson.
De plus, la mise en vente de médicaments à base de cannabis, sous forme de spray ou de gélules, est en discussion. Ces médicaments seraient alors soumis à des conditions de prescription et de vente similaires à celles des autres médicaments.
En attendant, le débat reste ouvert et la prescription de cannabis médical en France reste très encadrée. Les défenseurs continuent de revendiquer un accès plus large à cette substance pour soulager certaines souffrances et améliorer la qualité de vie de certains patients, tandis que les opposants restent prudents quant aux risques liés à cette prescription.
En conclusion, la prescription de cannabis médical en France reste controversée et très encadrée par la loi. Malgré les possibles bienfaits thérapeutiques de cette substance, les risques et les conséquences sur la santé publique doivent être pris en compte avant toute évolution de la législation. Affaire à suivre.